samedi 1 décembre 2012

1er décembre 2012

sam 02 décembre, 01:38

Si on en croit les Mayas, il nous reste 20 jours à vivre.
20 jours.
Une sensation bizarre : je n'arrive pas à envisager le fait de mourir dans 20 jours. 20 jours! Mourir ! Que rien ne reste de nous, ne même pas avoir d'âme peut-être.

J'envois un message à Krimoun à propos de ça. Il me répond ironiquement qu'on devrait peut-être commencer à prier, et me demande si mon intuition féminine me dit que ça va vraiment se passer. Mon intuition de jeune m'indique que j'ai toute la vie devant moi.

Pourtant... C'est tellement génial, cette idée de la fin du monde, si on y réfléchit ! Un peuple a eu la bonne idée de mettre une date dessus, il y a une DEADLINE.
La prochaine fois que l'idée de mourir dans 20 jours nous traversera sérieusement l'esprit, on aura probablement 50 ou 60 ans, sauf qu'on aurait une maladie progressive et que vingt jours plus tard, on serait juste mort pour de bon.

Mais aujourd'hui, on te donne l'opportunité de penser que tu vas possiblement mourir dans moins de trois semaines.

Ça n'a rien à voir avec le fait de dire "je peux mourir dans un jour, une heure, à cause d'un accident de voiture, donc faut profiter de la vie" NON! Ce genre de phrase reste tellement banale et abstraite. Mais là... Le monde entier est au courant de cette deadline.

Quand je me rend compte ce matin qu'il me restait peut-être seulement 21 jours à vivre, je n'ai pas pensé une seconde à : revoir ma famille, mon copain, aller en Afrique, sauter en parachute, ce genre de clichés.

En fait, je crois que c'est tout simplement impossible de vraiment envisager sa mort, comme ça, tout d'un coup.

Qu'est-ce que j'ai fait en ce 1er décembre 2012 ?
J'ai noté des idées pour les cours, rangé toute ma chambre, fait trois lessives, allée au pressing, fait les courses, tenté d'aimer pour la énième fois le curry. Ne rien faire de 16h à 20h, manger avec Fabrizio, Sandro et d'autres gens de l'EPFL Chez XU, un très bon restaurant chinois rue du Tunnel. Discuter avec Fab jusqu'à 1h30. Et maintenant écrire cet article pendant que trois personnes de l'Ecal ont soudainement débarqué dans le salon de la résidence avec un Mcdo. Est-ce que je trouve avoir gâché l'une de mes "dernières" journées ? Non, c'était une parfaite première journée du dernier mois humain.

Le 1 décembre est une bonne startline. À partir d'aujourd'hui, puisque cette géniale date butoir m'en donne la possibilité, je vais essayer d'imaginer ces vingt prochains jours comme étant mes possibles derniers (le mot "possible" change tout le rapport avec la deadline). Nous verrons bien ce que ça change mais en tout cas, je reste illuminée par cette chance (que la superstition mondiale nous donne) de pouvoir réellement considérer tout ça en sachant dans un coin de la tête que c'est faux.


1 commentaire:

  1. C'est superbe, parce que tu mets des mots sur ce qu'on pense.
    Et ce sont de très bons mots.

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